Au Québec, les élèves nouveaux arrivants (ENA) qui ne maitrisent pas le français à leur arrivée dans la société d’accueil poursuivent parfois leur parcours scolaire dans une classe d’accueil, parfois dans une classe ordinaire (De Koninck et Armand, 2012). Plusieurs écrits soulèvent toutefois des défis perçus par les membres du personnel enseignant lorsque les ENA sont intégrés dans leur classe (Fleuret et al., 2018 ; Murphy, 2014). En s’appuyant sur les concepts de sentiment d’autoefficacité (Bandura, 1997; Schunk et Pajares, 2009) et d’efficacité collective (Bandura, 2000; Gibson et Dembo, 1984), cette communication propose de s’intéresser à l’expérience d’enseignantes de classes ordinaires de première année du primaire, qui ont accueilli des ENA dans leur classe. Notre démarche de recherche est qualitative interprétative (Miles et Huberman, 2003). Neuf enseignantes ont été rencontrées dans le cadre d’entretiens individuels et d’entretiens de groupe. Nos résultats mettent en lumière l’articulation du sentiment d’autoefficacité des enseignantes à celui d’efficacité collective. Ils illustrent également une forte mobilisation des enseignantes, malgré un sentiment d’autoefficacité parfois mis à mal. Notre communication se termine par des pistes d’action inspirées des pratiques déclarées des enseignantes, visant à la fois à soutenir les élèves nouveaux, leur famille et le personnel scolaire.